Le droit de mourir dans la dignité (15 novembre 2011)

Dix ans après,

La Belgique, après les Pays-Bas, a été la première à dépénaliser l’euthanasie .Liège y a joué un rôle d’avant-garde.

En 1981, en France, venait de se créer l’ADMD, Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité.

Le docteur Minet, un généraliste liégeois, décida de créer en Belgique une association-cousine, l’ABDMD, association de fait qui vit le jour en juin 1981 .

La première discussion au sein de cette jeune association concerna la diffusion d’un « Guide pour une mort douce ». Le docteur Minet s’opposait à la diffusion d’une telle brochure. A cette époque, la poursuite pénale était un risque et, selon le docteur Minet, les patients n’étaient pas préparés  à la lecture d’une telle brochure : le danger de dérives  existait.

Mais les mentalités évoluent vite à cette époque. L’ABDMD est dissoute , au moment où, en avril 1982, l’ADMD.be asbl, association –sœur de son homologue  française  , voit le jour.

La laïcisation de la société  est en marche et, dès 1984,  une première proposition de loi sera déposée concernant la fin de vie. Elle propose que l’inculpation pour homicide ou non assistance ne soit plus applicable au médecin qui s’abstient d’entreprendre ou de poursuivre un traitement entraînant la prolongation artificielle de la vie d’un patient incurable.

Ce premier débat parlementaire est l’embryon de la loi de 2002 relative aux Droits du patient.

Vingt ans d’analyses critiques, de commissions,  de débats menés par des médecins, des soignants, des psychologues, sociologues, philosophes, juristes et politiques ont conduit enfin à la bataille législative et, en 2002 , au vote à une large majorité , des Lois relatives à l’Euthanasie et aux  Droits du patient.

Ces lois reconnaissent au patient « une souveraineté sur sa vie ».

Elles fondent le respect de la vie sur le respect de la personne, sur sa dignité, sa liberté, son autonomie.

Cet idéal laïc  implique la transparence, le dialogue.

On entend encore trop souvent dire : « je n’avais pas le choix ».Cela est faux. Le patient a le choix. Encore faut-il que…

C’est de cela que nous parlerons le 15 novembre prochain .Nous attendons vos questions. Rejoignez- nous, vos interrogations sur le sujet nous intéressent.

Jeanne Renier